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Le Stade Toulousain s'invite au Lycée Victor Hugo

Par JOELLE MAS, publié le mercredi 9 juin 2021 16:06 - Mis à jour le jeudi 17 juin 2021 12:01
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Vendredi 28 mai de 13 00 à 14 00 dans le gymnase avec les élèves de 2nde 10 et l’AS Rugby féminin du Lycée Victor Hugo.

Encadrés par Johan Louvet et Céline Grasset (professeurs d’EPS), les élèves ont rencontré et échangé avec Claire Beauparlant, Coach des Cadettes du Stade Toulousain, Gaëlle Hermet, Capitaine du XV de France et Camille Imart, numéro 10 dans l’équipe nationale.

Les sportives sont arrivées au Lycée juste après une séance de musculation et en profitaient pour récupérer

Parmi les questions posées :

  • Comment concilier une double carrière de sportive de haut niveau avec une vie professionnelle ?
  • Quelle place en tant que femme dans le milieu masculin du rugby ?
  • Comment est organisée le quotidien d’une joueuse professionnelle ?
  • Le rugby est-il un sport dangereux pour les femmes ?
  • Comment les joueuses du Stade Toulousain ont-elles vécu les contraintes sanitaires liées à la Covid-19 ? 

G Hermet : “Le rugby féminin ne rémunère pas les joueuses professionnelles comme le rugby masculin. Les rencontres sportives donnent lieu à des défraiements mais pas suffisamment pour en vivre. Il est nécessaire de suivre une formation professionnelle à côté pour pouvoir assurer un revenu. Je suis une formation d'ergothérapeute.” 

“Être une sportive professionnelle demande beaucoup d’organisation dans sa vie pour dégager du temps pour l’entraînement, l’étude, une nourriture appropriée, les loisirs, les relations amoureuses. Cela donne des semaines très chargées.

C’est positif d’avoir un double projet. Elles ne sont pas frustrées par ce double objectif. 

C Imart : “J’ai démarré le rugby dans une équipe de garçons et plus tard intégré une équipe de filles. J’appréhendais ce passage d’une équipe masculine à une équipe 100% féminine mais au final, tout s’est très bien passé. A l'époque, je ne pensais pas arriver au niveau que j’ai aujourd’hui.”

Claire Beauparlant a, quant à elle, commencé le rugby dans une AS à 14 ans et basculé en club par la suite.

Pendant le confinement, elles ont eu des échanges en visio entre joueuses car le côté social manquait beaucoup, le rugby est un sport collectif.

L’exposition Gueules d’ange, prêtée par la Mairie de Colomiers et au CDI depuis le mois de mai, a servi de toile de fond à la rencontre. Les visages des sportives en très gros plan très expressifs, montrent des femmes dans l’effort, au regard fort et déterminé, en opposition avec les représentations féminines habituelles. De ces visages, parfois avec des blessures, se dégage un sentiment de puissance.

“Montrer qu’une femme peut être pure  (sans maquillage, sale, pleine de boue), agressive s’il le faut, au regard déterminé : c’est le portrait de la femme moderne que je suis et que je prône !” témoignage d’une ancienne joueuse professionnelle interrogée sur son ressenti face à l’exposition.

Un questionnaire a été transmis aux élèves de l’AS Rugby du Lycée Victor Hugo (qui démarre cette année) mais aussi à quelques ex joueuses professionnelles (grâce à Claire Beauparlant). 

Il a permis de lister les stéréotypes et réactions négatives qui circulent sur le rugby féminin : “sport violent”, “sport de bourrins”, “faut être un peu bonhomme pour jouer au rugby, non ?”  “sport de mec”, “mais vous plaquez pas vous, si ?”, “ce n’est pas féminin”, “une tenue barbare” “c’est un sport d’homme, les femmes n’ont pas la capacité physique”,  “tu vas jamais y arriver”, “t’es lesbienne ?”, “vous vous tirez les cheveux ?”, “un physique musclé qui fait peur”.

En contrepartie, les réactions positives de leur entourage et les capacités et compétences développées chez les joueuses en herbe et professionnelles sont toutes enthousiastes et sans appel : “Wouah, une fille qui joue du rugby, c’est pas commun mais c’est cool, tu dois avoir du mental”, “la fierté de mon père”, la combativité, le dépassement de soi, le travail d’équipe, la solidarité “au rugby, sans tes coéquipières, tu ne peux pas avancer”, la confiance en soi, le don de soi, “on se bat pour soi mais aussi pour les gens qui nous entourent”, le respect, l’attention portée aux autres, les qualités physiques, “plus d’adresse avec une balle (avant j’avais peur des ballons)”, la dureté au mal, la persévérance, “ne jamais rien lâcher, quand on tombe, on se relève encore et encore”.

Réactions d’élèves après la rencontre : “Echange très intéressant car il s’agissait juste de personnes “normales” dont le quotidien est peu commun”.

“J’ai été agréablement surprise de voir que l’on a surtout parlé de leur vie de sportive et non pas de “femmes qui font du rugby”. 

Une rencontre stimulante pour les jeunes joueuses du Lycée Victor Hugo et un modèle de sportives professionnelles dans un sport largement dominé par les hommes.

L'AS Rugby féminin, une initiative à suivre !

 

 

 

 

 

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